[Aude] ⸞ L’Aude des chevaliers de Malte ⸞Antérieur de vingt ans à l’Ordre du Temple, l’Ordre des Frères Hospitaliers (appelé ensuite Saint-Jean-de-Jérusalem, puis des Chevaliers de Rhodes et enfin de Malte) fut créé en 1099. Cette année-là, les Croisés avaient repris aux Musulmans la ville de Jérusalem. L’afflux des pèlerins presque immédiatement nécessitait que des hommes de bonne volonté les accueillent et leur prêtent assistance. Très vite, cette organisation se structura sous l’impulsion d’un grand-maître. Comme les Templiers plus tard, cet Ordre se détermina en trois classes : – les chevaliers, qui étaient issus de la noblesse ; – les chapelains ou prêtres d’obédience, et -les servants d’armes, qui avaient fait vœu de chasteté, de pauvreté et d’obéissance, Ce sont eux que l’on trouvera par la suite sur les champs de bataille, dans toute la Palestine, aux côtés des Croisés.
La forme de l’organisation des Hospitaliers ou Chevaliers de Malte fut toujours aristocratique. Au sommet, le Conseil, autorité suprême, était présidé par le grand-maître. Pour régir le patrimoine de l’Ordre, le Conseil désignait des Commandeurs qui administraient des secteurs plus ou moins considérables, les quels étaient représentés par des Commanderies. Chaque commanderie avait un chef-lieu et des membres. Le Commandeur n’était qu’un administrateur, comptable à la chambre du Trésor. Il était obligé en outre de remettre une partie des profil’) de sa commanderie, contribution qui servait à l’effort de guerre de l’Ordre au Moyen-Orient. On donnait à ce reliquat le nom de responsion.
Assez tardivement (vers 1330), l’Ordre fut partagé en huit langues. Le Languedoc (donc les commanderies de l’Aude) dépendait de la langue de Provence, qui comprenait les deux grands prieurés de Saint-Gilles et de Toulouse et le grand bailliage de Manosque. L’Ordre des Hospitaliers posséda jusqu’à 500 commanderies au Moyen-Orient, en Méditerranée et en Europe. En France, en 1789, il en totalisait 245.
C’est aux Hospitaliers qu’échurent les biens fonciers de l’Ordre du Temple, en 1312 (Bulle de Clément V, Ad Providam Christi Vicarii, en date du 2 mai). Dans l’actuelle département de l’Aude, les Hospitaliers possédèrent de nombreuses maisons, dont les plus importantes étaient Narbonne, Douzens et Magrie.
En voici un récapitulatif :
Albas: Les Ilhes, Saint-Jean d’Albas.
Arquettes : Galavare.
Arzens: .Campras, Combe-d’Aton, l’Hort-de-Cat, Mul, Pech Peudis, Pech Sabadel, Les Peyrouses, La Pierre-Plantée, Plantemate, Plantier, Les Pradels, Le Prat-de-de-la-Bruyère, Le Pujal, Le Roudel, La Rouquignol.
Berriac : Les Prades, La Rouquette.
Bouriège : Les Rives.
Cailhau: Pont-Talaud.
Campagne-sur-Aude : (en totalité), fief templier, puis passa aux Hospitaliers.
Carcassonne : Brucafel, Escarnal, fief situé entre Saint-Martin-de-Poursan et la rivière d’Aude. La Maladrerie, à la Trivalle-Haute.
Castelnaudary: Lespinal, au territoire de Peyralbe.
Clermont-sur-Lauquet: L’hespitalet.
Cumiès : L’Hôpital. .
Cuxac-d’Aude : Caironcellus, La Grèze.
< Douzens: (Eglise et château), appartint d’abord aux Templiers.
Fa : Le Pradel.
Fajac-en-Val: (prieuré avec deux églises, château et moulin du Castellar), Peyremale.
Fontanès : Le Pla.
Fonters-du-Razès: Trémolède.
Homps : Plancard.
Laroque-de-Fa: Les Rives.
Laurabuc : Cayrous.
Limoux: Saint-Jean, Sainte-Marthe.
< Magrie: (Eglise et château), Le Congoust, Fonelle, La Moustayrole, La Nougarède, Peyralbe, Le Pontarrou, Rébolède, Roquebazy, Les Rouyres, Saint-Jean, Sauvetorte.
Marquein : La Pousaque.
Molières: (un prieuré), Camp-del-Layrou, Sain-Andrieu.
Narbonne : Montclar.
Ouveillan : Fontcalvy, Les Launes, Preisse.
Pécharic-et-le-Py : Le Py.
Pexiora: La ville, les Pradals.
Peyriac-Minervois: (en totalité)
Roquetaillade: Les Plos, Prédagne, Les Pujals, Serindoules (dépendait de la commanderie de Magrie).
Saint-Martin-Lalande: Les Nauzes.
Saint-Michel-de-Lanès : Le Rival.
Sallèles-d’Aude : (Eglise), Saint-Jean, sur le territoire de Celeyran.
Villasavary: Le Pontignol.
Villepinte : Fief de Campbel, au territoire de Villenouvette ; Combaude, Le Prat-Gros.